A l’atelier... (page 36)

12/04/12

De temps à autres, vous me faites parvenir (ou me déposez) des lecteurs CD ou objets dérivés dont vous n’avez pas utilité.
Que ce soit pour participer aux frais de fonctionnement du site et du forum ou par simple gentillesse ou amitié, je récupère ainsi un tas de choses.
Donc, un grand Merci !!!
C’est ainsi que je viens de recevoir un cadeau de la part d’un lecteur de ce site — dont il dit apprécier le contenu — cadeau que voici :

Ariston

Lecteur CD Ariston. Certes il est en panne, mais au vu de la qualité de fabrication je ferai de cette réparation mon quatre heure un jour prochain. Merci à ce généreux donateur

Concernant les publications à venir :

Plusieurs lecteurs CD sont en attente de réparation ou rénovation. En voici une liste (non-exhaustive), comprenant les lecteurs que l’on me confie pour réparation (leurs propriétaires se reconnaîtront), et ceux (nombreux) destinés à rejoindre ma collection :

Continental-Edison DAD9370, Sony CDP-101 (x3), Technics SL-P1300, Technics SL-P1200B, Schneider CD1202, Sony CDP-11S, Aiwa DX-1000, Schneider CDP-8000, Rotel RCD-1070, JVC XL-R10, Teac PD-11, Rotel RCD-850, Yamaha CD1, Sony CDP-501ES, Hitachi DA-1000, Luxman D-405, etc.

Selon l’intérêt technique ou simplement l’originalité de l’appareil, je publierai un compte rendu de ces interventions dans cette rubrique au fur et à mesure des travaux.

Parallèlement, je travaille actuellement sur deux projets dont je publierai un déroulé complet d’ici peu :

➔ Élaboration d’un module afficheur pour les lecteurs CD Philips de 1ère génération (CD202 / 303, etc.), et un autre pour les lecteurs Philips de 2ième génération (CD160 et autres).
➔ Tentative de remplacement du bloc optique d’origine du lecteur CD Technics SL-P10 par l’adaptation d’un bloc optique récent. Ce projet demande une étude assez poussée de l’appareil, et le résultat est incertain. Qu’il aboutisse ou non, je publierai les travaux effectués.

Mise à jour Aout 2015 :

Voici deux photos du lecteur CD Ariston réparé :

Ariston
15/04/12

Comme annoncé plus haut, voici le début d’un projet quelque peu ambitieux, puisqu’il s’agit de tenter de remplacer le bloc optique d’origine monté sur le 1er lecteur CD Technics (SL-P10, 1982-84) par un modèle récent disponible. Je possède plusieurs exemplaires de ce formidable lecteur, y compris un exemplaire acheté neuf (vieux stock) il y a quelques années, et aucun ne présente une compatibilité de lecture acceptable : seuls quelques CD dont la durée totale ne dépasse pas 45 minutes sont lus entièrement sans "drops". Malgré plusieurs tentatives de restauration complète de cette machine, je n’ai jamais réussi à améliorer ce comportement plus ou moins erratique. Ni le remplacement de la totalité des condensateurs électrolytiques aluminium ni la reprise complète de l’alignement électrique, ni le démontage complet de l’ensemble optique pour rechercher une éventuelle usure n’ont permis une amélioration notable. De là à supposer que ce lecteur n’offrait une compatibilité de lecture acceptable que sur les premiers disques commercialisés, il n’y a qu’un pas… que je ne franchirai pas… Si des utilisateurs de la première heure de cet appareil lisent ces lignes, je serais intéressé de connaitre leur expérience concernant la fiabilité et les éventuels pannes et dysfonctionnements rencontrés après achat du SL-P10 neuf en 1983 ou 84.

Quoi qu’il en soit, il est vraiment regrettable que la partie optique de ce lecteur soit défaillante car l’électronique est très soignée. On trouve dans cet appareil des solutions mécaniques et électroniques totalement inédites. Ceci a déjà été évoqué dans l’article de présentation du SL-P10, donc je n’y reviens pas.

Pour en venir au projet lui-même, il m’a fallu trouver un bloc optique dont la conception pouvait me permettre d’envisager une adaptation au SL-P10. Après comparaison de quelques Datasheets de modèles d’optiques actuels, mon choix s’est arrêté sur la tête Sony KSS-213, peu onéreuse et dont les spécifications sont celles qui collent le plus (si on peut dire…) au cahier des charges imposé par l’électronique et la construction mécanique du SL-P10.

Projet - Technics SL-P10

Le bloc optique de remplacement KSS-213, sur son bâti pour le moment. La nappe flexible à 16 points est prolongée pour pouvoir être adaptée aux circuits imprimés Laser power control et Head amplifier du SL-P10

Au départ, les contraintes incontournables à respecter sont les suivantes :

➔ Optique 3 faisceaux (6 photodiodes, donc)
➔ Dimensions du bloc d’origine
➔ Diode Laser et diode Monitor montées tête-bêche
➔ Bobines de tracking et de focalisation croisées

Pour le premier point, le KSS213 convient. Il s’agit bien d’un bloc optique à 3 faisceaux.

Pour le deuxième point, le bloc optique d’origine est très étroit et aucun espace n’est disponible sous le moteur disque pour approcher au maximum la lentille du bloc de remplacement au centre du disque en position "lecture de la TOC". Un bloc optique trop large ne permettrait donc pas de positionner le bloc optique suffisamment vers l’intérieur, ce qui empêcherait tout espoir de mise en lecture. Le projet a donc commencer par la découpe des parties plastiques gênantes du KSS-213, afin de permettre de l’approcher au maximum du moteur disque. En ce qui concerne les autres dimensions, le bâti mécanique du SL-P10 propose à prioroi un large espace permettant d’envisager le logement KSS. Je précise que la mécanique pour le tracking (déplacement du bloc optique) et celle pour la rotation du disque sont conservées. Il s’agit donc de fixer le bloc optique de remplacement sur le chariot coulissant d’origine du SL-P10, lui-même attaché à la vis sans fin reliée au moteur tracking.

Pour le troisième point, les choses se compliquent : Le KSS-213 est équipé d’une diode laser et d’une diode monitor montées en cathode commune. Le circuit de régulation de la puissance laser émise (APC) d’origine n’est pas compatible.

Le dernier point est semble-t-il le plus délicat, puisque les bobines de tracking et de focus du bloc optique d’origine sont croisées. De ce fait, elles reçoivent non pas les deux signaux distincts habituels TE et FE, mais les deux signaux calculés spécifiques TE+FE et TE-FE nécessaires à un déplacement de l’actuateur dans les deux dimensions. Il s’agira donc de recalculer les signaux d’origine TE et FE, et de les envoyer vers les deux bobines séparées du KSS-213.

Projet - Technics SL-P10

Photos montrant les deux blocs optiques côte à côte, le Sony KSS-213 et le Technics équipant le SL-P10

Je publierai dans cette rubrique "Atelier"quelques synthèses des différentes étapes au fil de l’avancée des travaux. Voici d’ores et déjà des photos montrant l’adaptation d’un montage permettant la régulation de la puissance laser du KSS-213 à partir de l’électronique du SL-P10.
La platine d’essai est connectée entre la platine supportant le circuit intégré AN7675 (driver laser) et le KSS-213.
Les premiers essais sont concluants et le courant nominal indiqué sur la tête KSS-213 est respecté et ajustable par la résistance variable VR254 du SL-P10.
Le circuit d’asservissement de puissance par la diode monitor est opérationnel. Un simple montage à partir d’un générateur de courant constant pour l’alimentation de la diode laser en lieu et place du circuit de régulation d’origine pourrait faire l’affaire à moyen terme en s’affranchissant ainsi de la diode monitor et du circuit de régulation. Néanmoins, il ne prendrait pas en compte le vieillissement inévitable de la diode laser imposant une augmentation infime mais régulière du courant la traversant tout au long de son cycle de vie. Cette augmentation du courant est indispensable afin de conserver une émission constante de photons (un puissance émise stable, autrement dit).

Projet - Technics SL-P10

Voici les deux circuits imprimés " Laser power control " et " Head amplifier " normalement logés à l’intérieur du bâti mécanique du SL-P10

Ci-dessous, la partie concernée du schéma du SL-P10 :

Projet - Technics SL-P10

Les photos suivantes montrent deux essais d’adaptation du KSS-213 au circuit de régulation de puissance laser du SL-P10 :

Projet - Technics SL-P10

Premier essai non concluant. La diode laser s’allume, mais se coupe dès que la boucle d’asservissement est fermée…

Projet - Technics SL-P10

Ce deuxième essai est concluant. La boucle de régulation semble opérationnelle

La prochaine étape consistera à connecter les photos diodes du KSS-213 à la platine RF (Head amplifier), puis à recalculer les signaux TE et FE. À suivre…

Mise à jour Aout 2015 :

Je n’ai pas eu le temps de continuer ce projet. J’espère pourvoir me repencher dessus prochainement.

15/04/12

Je profite de cette manipulation de KSS-213 pour diagnostiquer une panne sur un lecteur Rotel RCD-1070, équipé de ce bloc optique. Le lecteur peine à lire plus de quelques secondes après une lecture conforme de la table des matières du disque.
Un rapide repèrage au multimètre m’indique le strap à sectionner et à remplacer par une résistance de faible valeur, afin de mesurer le courant dans la diode laser. L’étiquette collée sur le KSS-213 indique que le courant traversant la diode laser ne doit pas dépasser 47,1 mA (pour ce bloc uniquement). La tension mesurée aux bornes de la resistance câblée en série avec l’alimentaion est de 170 mV. On en déduit que la diode laser est traversée par un courant de 54 mA, ce qui est supérieur à la valeur maximale indiquée pour ce bloc optique. La puissance mesurée au lasermètre en sortie la lentille extérieure est de 0.15 mW.
Pour comparer ces valeurs, je remplace le bloc optique par un neuf, et reprends les mesures. Le nouveau bloc indique qu’un courant de 51,3 mA ne doit pas être dépassé. La mesure aux bornes de la résistance indique 151 mV. La diode laser est donc traversée par un courant de 48 mA, ce qui est en dessous de la valeur maximum et donc conforme (normal puisque le bloc est neuf). La puissance mesurée au lasermètre est de 0.2 mW.
En conclusion, la panne provient bien du bloc optique : la diode laser est traversée par un courant trop élevé et la puissance émise est trop faible.

Rotel RCD-1070

Ajout d’une résistance pour la mesure du courant laser

Échange de bloc optique et mesures « à la volée », après activation du switch « init » (intialisation du positionnement du bloc optique)

Le tableau suivant montre les éléments à repérer dans le cas d’un remplacement d’un optique KSS-213. J’ai profité du remplacement définitif de celui du Rotel RCD-1070 pour prendre quelques photos synthétisant les précautions à prendre.

Rotel RCD-1070

Remplacement du bloc optique KSS-213. Entourée en rouge, la valeur du courant maximal dans la diode laser. Dans cet exemple, 497 indique un courant max de 49,7 mA. Cette valeur ne doit pas être dépassée sous peine de limiter la durée de vie du composant, donnée pour 3000 heures par la fabricant. Entouré en violet, le strap d’étain pour le court-circuit de la diode laser avant montage du bloc optique. Ce point de soudure est à retirer après avoir raccordé le bloc au circuit imprimé, via la nappe de liaison, afin d’éviter les décharges électrostatiques risquant d’endommager irrémédiablement la diode laser. La dernière photo indique la tension mesurée aux bornes de la résistance (3,1 Ω) câblée en série avec la diode laser. Un courant d’environ 45 mA traverse la diode en question

Quelques photos du lecteur :

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