Akai CD-M88

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Dimensions : 350 x 71 x 255 mm
Poids : 6,5 kg
Année : 1984

L’année 1984 a vu arriver la gamme de lecteurs CD de deuxième génération du constructeur japonais Akai, soit deux années après la mise au point du premier modèle - le fameux CD-D1 - et quelques mois seulement après le lancement du confidentiel CD-M77. Cette nouvelle gamme est composée de deux modèles techniquement identiques, les CD-M88 et CD-A7. Le premier, présenté sur cette page, est un lecteur au format midi, tandis que le deuxième est destiné à être intégré dans une chaîne au format "salon".
De présentation très soignée, le CD-M88 est un lecteur très compact mais assez lourd (environ 6,5 kg) dessiné pour se marier esthétiquement avec les chaînes stéréo "midi" Akai Clarity M5 et M7, reconnaissables au bandeau en plexi noir fumé sur la partie gauche des façades des éléments séparés de ces systèmes Hi-Fi. C’est précisément cette face avant du CD-M88 qui retient l’attention, avec quelques particularités qui valent d’être soulignées : les commandes sont séparées en deux blocs de touches distincts, le premier situé au centre de l’appareil regroupant les commandes usuelles (Play, Pause, etc.), et le deuxième situé à droite, réservé aux différents modes de lecture programmée.
Ce doublage des commandes rappelle celui du Yamaha CD1, qui proposait également deux touches de mise en lecture séparées selon le mode utilisé (normal ou programme). Mais la spécificité du CD-M88 ne s’arrête pas là : la lecture programmée inclut quelques options inédites (toutes marques confondues) telle que la possibilité de préparer un programme de lecture, soit en supprimant les morceaux qu’on ne veut pas écouter (plutôt que de sélectionner ceux que l’on souhaite écouter dans une programmation habituelle), soit en choisissant de lire depuis le morceau X jusqu’au morceau Z sans lire le morceau Y. Pour ce faire, trois touches sont disponibles en plus du clavier numérique : les touches "AND", "TO" et "WITHOUT", soit "ET", "À" (jusqu’à), et "SANS". L’utilisation combinée de ces trois touches permet une programmation plus rapide que le mode proposé sur les autres lecteurs CD... Encore faut-il être un adepte de la lecture programmée des disques.
Cette abondance de commandes sur la face avant est finalement assez peu pratique, d’autant que Akai a fait l’impasse sur une fonction basique et essentielle en oubliant d’ajouter à cette petite collection de touches en caoutchouc les deux touches indispensables pour le changement de morceau avant et arrière (Skip) !! Vraiment dommage, puisqu’il est nécessaire d’appuyer simultanément sur les touches "Play" et "Avance rapide" ou "Retour rapide" pour changer de piste. Cette petite manipulation est symbolisée par le sigle "IPLS" à côté des touches précitées.

 

Akai CD-M88 - Programmation avancée

Autre originalité, la touche de mise sous tension de l’appareil : celle-ci mesure environ 10 cm sur 10, puisque c’est le carré central de la face avant qui fait office de bouton marche / arrêt. Pour résumer, il faut compter une minute pour repérer ce bouton de mise sous tension, et autant pour passer manuellement de la piste 1 à la piste 2 lors d’une première utilisation...
Dernière petite coquetterie, les sérigraphies "Digital" et le logo Compact Disc situés sur l’avant du tiroir métallique sont de couleur rose pâle.
D’autres fonctionnalités pratiques sont à souligner, comme le niveau de sortie audio réglable par le bouton rotatif plat (peu pratique) placé à côté de la prise jack dédiée au casque stéréo, la Led rouge indiquant la présence d’un disque dans le lecteur, et la télécommande très complète livrée en option (excepté sur le modèle CD-M88T présenté ici).
L’intérieur de l’appareil est-il aussi original que l’extérieur ? La réponse est oui... et non. Oui, car il est assez rare sur les premières générations de lecteurs CD de voir associés une électronique (partiellement) d’origine Hitachi et un bloc optique d’origine Sony. Non, car ces composants essentiels estampillés Hitachi, le HD61901 (démodulation EFM et détection & correction d’erreurs) et le HD61902 (horloge, génération du signal de contrôle de RAM, interface du convertisseur N/A), sont ceux utilisés dans le premier lecteur de la marque Hitachi, le DA-1000, datant de 1982. Si on ajoute que le convertisseur numérique / analogique est un "vieux" PCM53JP-V, on ne peut qu’être surpris de lire dans la presse spécialisée d’époque que les lecteurs de deuxième génération, dont ce CD-M88, sont "...exempts des défauts dans l’aigu rencontrés sur les lecteurs de première génération"...
Côté mécanique, le CD-M88 cache un châssis en alliage léger supportant un bloc optique KSS-121 (KSS-120 sur les premiers exemplaires) de bonne qualité à déplacement direct (sans courroie).
Avec le CD-M88, il semblerait que Akai ait davantage misé sur le développement d’une interface utilisateur complète plutôt que sur de nouvelles solutions électroniques et mécaniques. À la décharge de la marque, peu de lecteurs de deuxième génération ont proposé une réelle avancée dans ces domaines, les constructeurs ayant souvent profité du lancement de leur deuxième modèle pour abandonner le chargement vertical du disque au profit du chargement par tiroir, et pour adapter l’esthétique de ces nouveaux lecteurs à leurs lignes de produits. Ceci explique que l’on qualifie ces lecteurs de première génération / deuxième série plutôt que de lecteurs de deuxième génération. Il faudra attendre quelques années avant de constater un réel bond en avant des performances audio (sur le papier en tout cas) conjointement à une simplification des parties mécaniques et une plus forte intégration des circuits électroniques. Manuel d’utilisation en anglais et français disponible ici.

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