Les deux lecteurs CD Bang & Olufsen CD50 présentés sur cette page ont fait l’objet d’une restauration. Il s’agit de la version commercialisée (1985) et de la version prototype (1983). Si le CD50 n’a pas ma préférence parmi les premiers lecteurs commercialisés, la comparaison entre le modèle initial et le modèle final est assez intéressante.
Pour l’histoire, le lecteur prototype m’a été cédé par un ingénieur à la retraite de chez B&O. De toute évidence, cette version est assez rare.
Le CD50 de série est un modèle US (type 5113 donc) et sans récepteur infrarouge (optionnel). Il est intéressant de noter que le prototype est équipé d’office d’un récepteur infrarouge, que je n’ai pu tester avec la télécommande du CD50 ne disposant pas de cet accessoire.
Comme indiqué sur la fiche du CD50, il s’agit d’un lecteur Aiwa déguisé, et adapté aux critères esthétiques de la marque danoise : Aiwa DX-1200 pour la version commercialisée, et Aiwa DX-1000 pour la version prototype. Le vendeur m’a d’ailleurs livré ce prototype avec le Service Manual original du DX-1000, en me précisant qu’aucune documentation technique spécifique n’avait été réalisée pour la version Bang & Olufsen. Le fait d’avoir rénové quelques DX-1000 ou clones récemment m’a facilité la tâche lorsqu’il a fallu que je démonte intégralement le prototype afin de tenter de le redémarrer.
C’est le revers de la médaille : cet objet rare m’est parvenu très sale, et très en panne, stocké pendant 20 ans après avoir passé les autres années dans un showroom où selon les dires du vendeur, "tout le monde fumait". Ce simple détail (en plus de la rareté de l’objet) m’a décidé à nettoyer chaque pièce de l’appareil pour tenter de le remettre aussi propre qu’à l’origine.
Rapidement, je me suis rendu compte que quelqu’un avait tenté de le réparer auparavant : marques au feutre sur tous les ajustables et inscriptions sur le blindage des parties électroniques. Point positif, je pense que l’individu en question n’avait pas démonté le lecteur ce qui est toujours préférable...
Comme dit plus haut, les deux versions du CD50 sont des Aiwa un peu modifiés : seuls quelques éléments tels que le processeur de gestion principal et l’afficheur original et l’électronique associée sont "made in Denmark".
Au rang des particularités, le prototype est équipé d’éléments que l’on retrouve dans d’autres appareils contemporains de la marque comme le Beomaster 5000 : clavier basculant et son mécanisme associé, ventilateur destiné ici à refroidir le bloc électronique du DX-1000 composé de 4 cartes superposées et enfermées dans un blindage en tôle. Les deux modèles embarquent une alimentation de veille absente du lecteur japonais : celle-ci permet la sortie de veille à distance et la mise en marche programmée. Sur le prototype, cette carte supplémentaire fournit aussi l’alimentation de la carte de pilotage du ventilateur.
En ce qui concerne les descriptifs des sections électroniques (chipset, convertisseur N/A) les fiches des Aiwa DX-1000 (et DX-1000 à l’atelier) et DX-1200 peuvent être consultées. Je ne reviens pas sur ces éléments d’autant que les photos publiées plus bas montrent un maximum de détails pour les deux appareils. Idem pour les sections mécaniques.
Concernant la remise en état du prototype, il m’ a fallu le démonter plusieurs fois car après remplacement du bloc optique (HS), d’autres pannes sont apparues : clavier partiellement non-fonctionnel ou encore absence de son sur une voie. Pour la première, j’ai dû remplacer la nappe flexible du clavier et pour la seconde un switch analogique.
Une première suite de photos montrent la restauration du Bang & Olufsen CD50 de série (modèle commercialisé). Celui-ci était fonctionnel, mais nécessitait un entretien comme tout lecteur CD de cette époque :
Pour comparaison, les photos suivantes montrent le prototype Bang & Olufsen CD50 :
Le clavier est fonctionnel. Des test complets du lecteur révèlent une absence de son sur une voie. Démontage partiel pour accéder aux différentes cartes pour la recherche de panne en lecture
Le signal semble présent et correct en sortie du convertisseur N/A mais écrasé sur une des entrées du switch analogique qui permet de démultiplexer les voies gauche et droite. Les signaux d’horloge sont présents et conformes. La carte audio doit être sortie pour remplacer le CI douteux (un 4053) avant de procéder au remontage final
Après ces multiples démontages / remontages, le lecteur est pleinement fonctionnel. Plusieurs essais sont effectués à partir de CD-DA ; essais concluants et agréable impression d’utiliser un appareil unique.
Quelques photos du lecteur avant le remontage du blindage supérieur et du capot :
Bien que de dimensions identiques à la version de série, le prototype plein comme un œuf est plus lourd : 7,9 kg contre 6,2 kg. Malgré un chipset de première génération, il est beaucoup plus plaisant à utiliser grâce à son clavier complet. Les temps d’accès sont aussi plus rapides et l’affichage est un peu mieux pensé grâce à la Led rouge clignotante soulignant le numéro de piste en cours par exemple.

Pour avoir réparé de très nombreux lecteurs CD Technics SL-P1200, j’ai pu constater que les pannes multiples sont fréquentes sur un même appareil. Difficile dans ce cas de savoir par où commencer.
Je pose les outils pour proposer une approche de dépannage de ce lecteur puisque je viens de redémarrer un SL-P1200 dont le comportement (assez commun) était le suivant : aucun mouvement mécanique après insertion d’un disque, fermeture de la trappe et mise sous tension.
Recherche de panne méthodique - Block Diagram du SL-P1200 avec les quelques points de mesure et les circuits intégrés concernés - Repérage des cartes : Carte A -> carte principale - Carte B -> carte de pilotage du moteur disque - Carte C -> carte de puissance / stator du moteur disque - Carte D -> carte de surveillance trappe et commutation Laser
Dans un premier temps, il faut vérifier que le système de verrouillage de trappe et d’allumage laser fonctionne, en court-circuitant (trappe ouverte) les 3 lamelles métalliques du contacteur de trappe (à l’aide d’un tournevis plat par exemple) en faisant bien attention à ne pas plier ces lamelles vers le bas. Le verrouillage du solénoïde doit se faire entendre et le disque doit tourner (pour un appareil ne présentant qu’une panne de mauvais contact sur ce système de verrouillage de trappe)
Pour ce lecteur, le système de verrouillage n’est pas en cause.
Dans un second temps, il faut ouvrir l’appareil et le préparer à la maintenance en court-circuitant le système de verrouillage de manière plus franche (directement sur la carte "laser switch control", carte D sur l’image ci-dessus), puis en déportant l’interrupteur secteur et en démontant le presse disque.
Dans un troisième temps, il faut tenter une mise en rotation manuelle d’un disque après mise sous tension de l’appareil (attention aux chocs électriques avec l’arrivée secteur à portée de main). Monitorer le signal RF à l’aide de l’oscilloscope pendant cette mise en rotation manuelle : si le disque démarre ou tente de démarrer avec un bruit de sifflement (signal RF étiré mais présent) passer à l’étape suivante qui consiste à retirer la mécanique et à remplacer les condensateurs au niveau du moteur brushless. Si le lecteur ne redémarre pas suite à cette opération, ce qui est le cas ici, alors les choses se compliquent et il est nécessaire de sortir la documentation technique afin de rechercher une panne qui peut se situer :
- Soit au niveau du driver du moteur disque (IC501 - AN8290S)
- Soit au niveau de l’ampli RF (asservissement de bloc optique) (IC101 - AN8370S)
- Soit au niveau du circuit de mise en forme EFM et PLL (IC301 - GA1243)
- Soit au niveau du décodeur EFM (IC302 - MN6617S)
Une panne franche de chacun des éléments ci-dessus peut provoquer le même symptôme, c’est à dire une absence de lecture et / ou une absence de rotation du disque.
Dans le cas présent, la mise en rotation manuelle du disque permet d’observer un signal RF étiré et ce qui est peu commun, écrêté de sorte que ce signal haute fréquence ressemble plus à un signal EFM qu’à un signal RF. Au passage, la puissance laser mesurée en sortie du bloc optique est de 0,18mW, soit un peu moins que la valeur usine.
Le fait qu’un signal RF d’amplitude fixe soit lu indique que le circuit de "focus search" est actif (on l’aura constaté précédemment en observant les mouvements de pompage de la lentille) et surtout que le point de focalisation est trouvé.
Pour déceler l’origine du problème empêchant la mise en rotation du disque alors que le point de focalisation est détecté, il faut déterminer si la panne provient du driver de moteur disque (IC501) ou si elle provient d’un défaut d’un autre composant situé sur la carte principale. Pour ce faire, vérifier la présence du signal de mise marche du moteur disque. Ce signal est actif à niveau bas broche 64 du décodeur EFM MN6617 (broche marquée PC) après que le processeur principal IC401 a reçu l’information /FLOCK (en broche 31, mesurable sur R429) en provenance de l’ampli RF (IC101).
Ici, la visualisation à l’oscilloscope pendant la mise en rotation manuelle du disque montre que l’information /FLOCK (focus OK) arrive bien au processeur principal et que le décodeur EFM envoie bien la commande PC de mise en marche du moteur disque. Cette commande arrive bien sur les cartes "Spindle control" (à l’arrière de la mécanique, carte B sur l’image plus haut) et "Spindle Motor Drive" (sous la mécanique, carte C sur l’image plus haut). Le signal d’horloge nécessaire au driver spindle IC501 (AN8390S) est lui aussi présent (broche 20 de IC302 ou pin 5 de CN303), en revanche le signal EC est absent ; ce signal pour le pilotage du driver IC501 est indispensable à la mise en rotation du moteur après détection du point de focalisation.
Ce signal EC est normalement visible en broche 65 du décodeur EFM IC 302 (ou sur R303). A ce stade, on peut considérer que le driver IC501 (pourtant fréquemment défectueux) n’est pas en cause. Il s’agit de trouver pourquoi le décodeur EFM n’envoie pas le signal de pilotage. Au vu des pannes que j’ai fréquemment rencontrées sur ce modèle, il faut soupçonner une possible mise en défaut du circuit intégré IC301 qui gère la mise en forme du signal RF afin de le rendre exploitable pour l’asservissement de moteur disque entre autres. Ce circuit intégré est un hybride encapsulé époxy soudé en position verticale sur la carte principale. Il est nécessaire de le retirer et de le ressouder afin de le surélever pour pouvoir prendre des mesures depuis le dessus de la carte principale. On doit mesurer en broche 1 de ce circuit le signal d’horloge PCK extrait du signal RF, en broche 2 le signal EFM synchronisé avec le signal PCK et en broche 4 le signal SRF qui correspond à une numérisation du signal RF destinée au pilotage du moteur disque. Ces trois signaux doivent normalement être observés lors de la mise en rotation manuelle du disque, ce qui est le cas dans cette recherche de panne.
En première conclusion, le décodeur EFM semble recevoir les informations nécessaires à la mise en rotation du moteur disque, pourtant le signal EC de pilotage du moteur disque est absent en broche 65. Je procède au remplacement du décodeur EFM MN6617 et remets sous tension : le disque n’est toujours pas mis en rotation, mais :
Lorsque je lance le disque manuellement, le signal RF apparait étiré mais très "propre" (il n’est plus écrêté) et surtout je mesure quelques impulsions en broche 65 (signal EC) du nouveau décodeur. J’en déduis que le MN6617 était bien défectueux et que le driver du moteur disque est probablement en panne lui aussi.
Afin de lever le doute, je remplace le moteur disque complet que je prélève sur un autre lecteur de la marque compatible, fonctionnel, et conservé pour le don d’organes. Après avoir adapté sa connectique, le test se révèle concluant. Le disque est lu et le signal RF est très propre.
Prélèvement d’une carte sur un lecteur donneur d’organes et remplacement du décodeur EFM (MN6617S)
Adaptation de la connectique et remplacement du moteur disque - Les deux éléments HS - Le signal RF obtenu
Ce lecteur présentait une nouvelle fois une panne multiple : décodeur EFM et driver Spindle. Évidemment, on peut supposer que la mise en défaut d’un des deux circuits a entrainé la mise en défaut du deuxième.
Ce compte-rendu montre qu’il est possible de dépanner ce genre de lecteur en effectuant quelques mesures précises après une observation attentive de la documentation technique.
Voici une photo du lecteur après remontage :

Technics SL-P1200 (Mise à jour - 06/17)
Un cache-poussières en tissu réalisé sur mesure est un accessoire bien utile pour protéger le clavier et la mécanique du SL-P1200 :

Technics SL-P1200 - panne audio (Mise à jour - 08/17)
Ce lecteur Technics SL-P1200 m’a été confié pour réparation et restauration. Avant de traiter la panne audio, à savoir "pas de son", je vérifie l’état de santé de la partie bloc optique. Le signal RF est d’amplitude conforme et la puissance laser émise de 0,20 mW est dans les tolérances.
Les premières mesures m’ont permis de déterminer que la panne provenait de la carte principale, les datas série n’étant pas présentes à l’entrée de la carte audio. Les mesures suivantes ont été effectuées sur la carte principale autour du DSP (MN6617) et des composants périphériques.
J’ai constaté l’absence de datas en mode lecture sur la ligne Data Out du MN6617 (SRDATA, broche 26) les autres mesures (alimentations, horloges, etc.) paraissant conformes. Avant d’incriminer définitivement le MN6617, j’ai contrôlé la présence de signaux (datas / adresses) entre le MN6617 et la RAM (IC304).
Aucune anomalie n’ayant été décelée, j’ai remplacé le DSP ce qui a permis de retrouver un signal audio malheureusement fortement distordu. La RAM était la cause de ce deuxième symptôme.
Les photos suivantes montrent la recherche de la panne qui m’a donné un peu de fil à retordre.

Les nappes FPC ou FFC sont fréquemment utilisées pour relier le bloc optique à l’électronique associée. Lors d’un démontage, le risque de couper ce type de câble est bien réel. Dans la plupart des cas, une réparation est possible même si l’opération est délicate. En voici l’illustration avec la réparation d’une nappe en provenance d’un lecteur CD Teac VRDS-T1, le propriétaire m’ayant fait parvenir la pièce sous enveloppe.
Pour refaire les pistes coupées, j’ai cannibalisé une nappe FFC afin de récupérer un morceau de conducteur, idéal pour refaire ce genre de nappe souple dont le pitch est de 0.5mm au plus fin pour une largeur de piste de 0.3mm. Afin de conserver le maximum de flexibilité et outre l’utilisation de ces brins conducteurs de très faible épaisseur, j’ai simplement posé un vernis isolant transparent sur les pistes refaites, puis un adhésif isolant extra-fin des deux côtés des endroits réparés ; aux dernières nouvelles, cette réparation est fonctionnelle.
La nappe FPC coupée en plusieurs endroits
La nappe FFC cannibalisée
La nappe réparée et un coton tige pour avoir une idée de la taille
La nappe réparée
La nappe réparée
La nappe réparée
La nappe réparée, recto
La nappe réparée, recto
La nappe réparée, verso
Ce type de nappe est largement utilisé en électronique grand public pour relier un élément mobile à une carte électronique. Pour un bon vieillissement, la nappe ne devrait pas être pliée ni frotter sur un bord contondant lors de la mise en mouvement. Le matériel audio portable ou encore les auto-radios regorgent de ces indispensables connexions souples souvent à l’origine de pannes généralement difficiles à déceler et difficilement réparables.
L’article suivant montre la remise en état d’un baladeur K7 victime de ce type de dysfonctionnement (entre autres).
Le walkman Aiwa HS-PX303 date de 1989 et semble faire partie des baladeurs à cassette de haut de gamme prisés des collectionneurs.
Celui-ci m’a été offert avec les pannes suivantes :
- Son faible et parasité
- Fonctionnement erratique des touches (Play, FF, Stop, Dir, etc.)
- Fonction auto-reverse inopérante
Sans surprise, les condensateurs chimiques CMS âgés de plus de 25 ans sont grandement responsables du dysfonctionnement de l’appareil.
Le fonctionnement erratique des touches est dû à une usure de la nappe FPC reliant la mini carte clavier à la carte principale : les mouvements répétés d’ouverture / fermeture de la trappe ont provoqué une détérioration par frottement de la partie de la nappe en contact avec le métal du boitier, entraînant une rupture à peine visible de l’isolant à l’endroit du contact.
Le remplacement de la courroie a solutionné la panne d’auto-reverse.
Le remplacement des condensateurs chimiques : la fuite d’électrolyte a endommagé le circuit imprimé (conséquence du vieillissement des condensateurs chimiques CMS). La continuité des pistes traversantes doit être vérifiée après le retrait des condensateurs et le nettoyage de la carte. Les zones critiques sont entourées en rouge
Il ne faut pas hésiter à retirer tous les composants situés à proximité des condensateurs défectueux, l’attaque acide se propageant systématiquement sur toute la zone concernée. La photo suivante montre le retrait de divers composants de surface, avant et après nettoyage.
La trappe démontée. Entourée en rouge, la pliure de la nappe FPC : au verso, la partie isolante est dénudée. Pour faciliter sa remise en état, le nappe est dessoudée. Le mini PCB est retiré pour le nettoyage des commutateurs tactiles
La partie endommagée de la nappe est recouverte par un adhésif fin isolant puis la nappe est ressoudée. Le démontage est l’occasion d’une vérification des mouvements mécaniques et de l’état des différentes pièces. La courroie est remplacée
Le Remontage
Voici 3 photos du lecteur remonté :
Pour les amateurs de ce genre de petit gri-gri, ce site propose une présentation complète de ce baladeur Aiwa.