L’apparition des premiers lecteurs CD dans leurs versions finales commercialisables (et commercialisées) en 1982 dévoilait des différences radicales de choix esthétiques et techniques de la part des constructeurs. Les volumes des appareils et les modes de chargement du disque variaient du tout au tout : trappe manuelle sur le dessus pour Philips, trappe verticale semi-électrique pour Pioneer (P-D1), tiroir motorisé pour Sony, bloc optique intégré au tiroir pour Yamaha (CD-1) etc. Pour étoffer encore cet inventaire, Aiwa allait apporter sa touche d’originalité avec son premier lecteur CD baptisé DX-1000, lecteur à chargement du disque inversé, étiquette vers le bas, parcouru par un bloc optique placé tête (lentille) vers le bas et fixé sur la partie supérieure de la mécanique.
L’originalité de ce lecteur commercialisé à la fin de l’année 1982 ne se limite pas à cette particularité mécanique : en effet, le DX-1000 bat des records pour un lecteur japonais en ce qui concerne les dimensions externes. Avec une hauteur de 71 mm, soit 4 mm de moins que le petit Philips CD100 et tout simplement la moitié de la hauteur du Toshiba XR-Z90, il est le lecteur CD le plus plat. Sa largeur de 330 mm est inférieure de 2,5 cm à celle du Sony CDP-101, tout comme sa profondeur inférieure de 2,5 cm également. Pour enfoncer le clou, le transformateur d’alimentation est installé à l’intérieur du DX-1000, alors qu’il est déporté à l’extérieur sur le panneau arrière du CDP-101, faute de place.
Fort de ces constatations, on ne peut qu’admettre que l’objectif premier du constructeur japonais Aiwa a été de miniaturiser au maximum son lecteur CD, le DX-1000 devenant ainsi parfaitement adapté au système Hifi Aiwa V-700 AUDIOMATIC composé par les MX-70, TX-70, FX-70 et LX-70. Malgré cette miniaturisation extrême, le choix du constructeur s’est porté sur un tiroir motorisé habituellement assez gourmand en place. Pour arriver à une telle densité interne dans un boîtier si petit pour l’époque, chaque partie a été savamment pensée, depuis la mécanique extra-plate jusqu’à l’empilement ultra rapproché des 3 cartes principales, en passant par le filtrage d’alimentation et les régulateurs de tensions implantés sur un circuit imprimé de forme carrée entourant le transformateur d’alimentation. Cette densité interne complique fortement la maintenance de l’appareil, puisque le remplacement des courroies nécessite un démontage avancé non sans risque, le positionnement de chaque élément mécanique et le passage de chaque câble devant être scrupuleusement repéré et respecté lors du remontage sous peine de rapidement se retrouver face à un casse-tête.
L’ambition avouée du DX-1000 d’intégrer un système Midi ainsi que les couleurs vives parsemant sa face avant expliquent peut-être sa très faible distribution, puisque l’Aiwa est aujourd’hui un collector très très rare. Le schéma synoptique imprimé sous une plaque en plexiglas sur la partie supérieure de la profonde face avant ajoute pourtant une note d’originalité par rapport aux appareils concurrents.
Le mode d’assemblage des éléments internes, assez peu comparable avec celui d’un appareil tel que le Sony CDP-101, laisse une nette impression de fragilité et de finition légère, excepté l’ensemble mécanique extra-plat, rigide et beaucoup moins complexe que les sections mécaniques développées par les concurrents de l’époque. C’est d’ailleurs à Sony et au CDP-101 que le DX-1000 emprunte son chipset, alors que le bloc optique d’origine Sharp est celui qui équipe le DX-3. Le convertisseur numérique / analogique est un Burr-Brown PCM53JG-V-2.
Côté pratique, le DX-1000 est équipé d’un potentiomètre rétractable pour le réglage du niveau de sortie casque, de deux sorties audio fixe / variable sur embases RCA, et d’un mode de programmation par rappel à Leds semblable à celui du Philips CD100.
Deux afficheurs à Digits - l’un pour le numéro de piste, l’autre pour l’affichage des temps - sont placés de part et d’autre d’une fenêtre transparente laissant apercevoir le disque en rotation éclairé par une luciole. Les commandes peu intuitives incitent à consulter la notice qui révèle à l’utilisateur que les boutons pour la recherche rapide sont à double contact (pression faible / forte) pour deux vitesses de balayage, et qu’un changement de morceau nécessite une pression simultanée des touches lecture et recherche rapide avant / arrière. Dernier défaut et non des moindres, le bouton de mise en marche trop proche du bouton "Timer" occasionne une confusion à chaque mise en / hors service, maladresse de conception que l’on constate aussi sur le Marantz CD73. Le lecteur Aiwa DX-1000 a été cloné par Schneider GmbH sous la référence CDP-8000.