
Dimensions : 334 x 101 x 233 mm (CDS-3000)
Poids : 7,2 kg (CDP)
Poids : 3,8 kg (CDS)
Année : 1984
Ce lecteur CD Sony est composé d’une unité de commande à distance CDS-3000 et de deux lecteurs de Compact-Disc CDP-3000. Il s’agit d’un système à usage professionnel commercialisé à partir de 1984 (pour le marché japonais, 1985 pour l’Europe) et jusqu’à 1990. Il succède au CDP-5000S (1982/83), et fait partie de la petite famille des premiers lecteurs CD conçus pour une utilisation pro. (radiodiffusion...), aux côtés des Technics SL-P50, Denon DN3000FC, ou encore Philips LHH2000. Du fait de sa vocation, le lecteur est équipé de sorties audio symétriques sur embases XLR, de câbles d’alimentation à 3 broches (alimentation séparée pour chaque élément du système), l’interconnexion lecteurs / unité de commande étant réalisée au moyen de câbles à connecteurs DB15. Une prise supplémentaire DB9 à l’arrière de chaque CDP-3000 permet un contrôle par une télécommande filaire optionnelle. La présence de deux lecteurs CD peut laisser supposer que l’unité de commande CDS-3000 permet un fondu sonore entre les deux sources, jouant ainsi un rôle de table de mixage. Il n’en est rien, puisque le CDS est dépourvu de sorties audio, excepté une sortie pour casque sur la partie avant. Cependant, un module optionnel CDF-3000 équipé d’entrées et sorties XLR permettant le mixage des signaux entre les deux lecteurs était proposé par le constructeur. Celui-ci s’intercalait entre le CDS et les CDP et se fixait sur le côté droit de la console (CDS). Sans l’adjonction de ce module, l’ensemble se comporte donc comme un double lecteur CD avec tableau de commande séparé, et l’absence de fonctions d’effets (fading, mixage..) limite les possibilités d’exploitation en milieu professionnel. En plus d’une présentation peu commune pour l’époque, le lecteur CDP-3000 surprend par sa profondeur (47 cm) et son poids (env. 8 kg), malgré une compacité accrue par rapport au modèle précédent CDP-5000 (52 kg !!). On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la mise sur le marché simultanée du premier baladeur CD de la marque, le D50, à la pointe de la technologie du moment en terme de miniaturisation.
Du CDP-5000S, le CDP-3000 conserve la mécanique de lecture particulière à bloc optique fixe (KSC-110A). Contrairement aux mécaniques "classiques", c’est ici le moteur disque (pour la rotation du disque) qui se déplace au dessus de la tête de lecture solidaire du bâti mécanique. En d’autres termes, le disque se déplace de l’avant vers l’arrière de l’appareil et le laser est fixe.
Sony réimplantera ce type de montage dans le CDP-R10 en 1994, ainsi que dans plusieurs lecteurs de la série ES.
L’ensemble CDP/CDS3000 paraît plus récent et moderne qu’il ne l’est réellement : la façade inclinée, colorée et à bords arrondis du "controller" CDS-3000 ainsi que ses dimensions réduites et son afficheur inédit lui procurent une apparence plus "actuelle" que le reste de la production contemporaine (1984/85).
Cependant, plusieurs aspects "trahissent" la date de conception du système, dans sa globalité ; des détails externes, comme le transformateur d’alimentation fixé sur l’étroite face arrière du CDP-3000 ou l’option "Anti-shock" (présente sur les CDP-101 et CDP501), et plus encore, certains composants électroniques directement issus des premiers lecteurs de la marque. Parmi ceux-ci, on retrouve le chipset CX7933/7934/7935 ou encore le convertisseur 16 bits CX20017 du CDP-101, équipement quelque peu archaïque en ce qui concerne les derniers exemplaires produits en 1989/90 (le dernier tableau de cette page montre un CDP-3000 de deuxième série). On notera au passage que, comme sur lecteur professionnel Technics SL-P50, la partie gestion est effectuée par des composants d’origine Sharp, contrôlés par une (UV) EPROM (deux EPROM pour le CDS-3000).
Ce système offre évidemment une grande souplesse d’utilisation, accentuée par une précision, une rapidité mécanique et une compatibilité de lecture peu habituelles sur les premiers lecteurs CD, mais son gabarit, son poids et son esthétique le rendent difficile à associer à une chaîne haute-fidélité de salon. Ce lecteur "professionnel" tient sa place au sein d’une collection de lecteurs anciens, tant par sa relative rareté sur le marché de l’occasion que par l’originalité de la mécanique du CDP-3000. Il confirme si besoin était, la diversité de la gamme Sony, au début de l’ère audio-numérique.
L’unité de commande Sony CDS-3000 :
Un dessin particulièrement réussi pour le CDS-3000, très actuel. A peine plus de trois kilos seulement pour ce pupitre. La touche "Stop" est encadrée par deux renforts afin d’empêcher l’arrêt de lecture accidentel - L’appareil dispose d’une prise casque à niveau de sortie ajustable
La prise monitor out (non testée), le panneau arrière et une vue de profil. La faible inclinaison du panneau supérieur empêche le positionnement du CDS-3000 en hauteur. Un positionnement bas est impératif pour une bonne lisibilité de l’afficheur
Le retrait de quelques vis et de 6 connecteurs suffit pour ôter la partie supérieure, entièrement métallique. Le transformateur d’alimentation adopte la taille basse de l’appareil
Circuits intégrés d’origine Sharp essentiellement. Sur la 1ère photo, les deux EPROM. Le CDS-3000 en compagnie d’un lecteur de salon de la même génération, le CDP-102 (1984). Les deux lecteurs n’ont en commun que le chipset Sony pour le traitement des données numériques
Le lecteur CD Sony CDP-3000 :
Après fermeture du tiroir et lecture de la table des matières du disque, le voyant "Ready" s’allume et le disque demeure en rotation jusqu’à la commande de mise en lecture depuis la console CDS-3000. La touche "Eject" est l’unique commande accessible depuis le lecteur. La préhension du disque est facilité grâce à la grande largeur du tiroir
Vu de profil, le CDP-3000 impressionne avec ses 47cm de profondeur. Connectique "Pro", uniquement
Capot supérieur retiré. La détection de "présence disque" est effectuée par une photodiode positionnée sur le dessus de l’appareil, sur cet exemplaire. L’ouverture manuelle du tiroir nécessite le retrait des 4 vis de la platine audio située à l’arrière de l’appareil. Une action manuelle sur le noyau plongeur du solénoïde permet la libération du tiroir
Un lecteur bien pensé, pour la maintenance. Le démontage est aisé : huit vis maintiennent la plaque inférieure, puis six le circuit imprimé principal qui sera basculé en retirant 5 connecteurs (6 sur les derniers modèles). La platine principale double face est un modèle de clarté : l’implantation des composants est rigoureuse. Toute l’électronique y est concentrée, excepté les sections conversion D/A, audio analogique et alimentation
Ce CX7949 à broches traversantes demeure un mystère. La partie alimentation est bien agencée. La carcasse du lecteur est utilisée comme dissipateur pour les régulateurs. On distingue les fiches XLR au fond, le solénoïde pour le verrouillage du tiroir en bas, et le potentiomètre pour le réglage du niveau de sortie en haut à droite. À droite, la platine audio avec le convertisseur N/A CX20017...
Produit pendant cinq années par Sony, le CDP-3000 semble avoir subi quelques légères modifications en cours de production. Le tableau suivant montre quelques unes de ces différences :
Un alliage différent de couleur brune est utilisé pour le bâti mécanique de cet exemplaire plus récent
La détection de "présence disque" est toujours effectuée au moyen d’une photodiode, mais située sous le disque, contrairement aux premiers exemplaires (première photo). Un guide est ajouté pour un meilleur positionnement du tiroir (deuxième photo)
Les résistances variables pour les réglages électriques sont de meilleure qualité. Peu de différences sur la platine principale. Le chipset CX7933/34/35 commence à dater