(Suite de l’article de la page 47)
Plusieurs articles de cette rubrique traitent du Sony CDP-101. On y retrouve les différentes étapes nécessaires à sa remise en état, et force est de constater que ce lecteur nécessite de nombreuses opérations pour retrouver un comportement normal.
Après quelques dizaines d’exemplaires rénovés, j’apporte ici quelques constatations supplémentaires.
À quelques reprises, je suis tombé sur des CDP-101 refusant toute lecture ou encore lisant avec difficultés malgré un alignement électrique vérifié. Dans tous ces cas, la puissance laser était conforme (0,24 mW), mais le signal RF était soit absent, soit de très mauvaise qualité.
Si à chaque fois, le remplacement du bloc optique a résolu l’affaire, j’ai décidé de regarder de plus près les différents éléments de quelques-uns de ces blocs défectueux ce qui m’a conduit à constater à deux reprises un défaut au niveau de la lame quart d’onde(*), élément optique situé sous la lentille convexe externe (description plus complète du bloc KSS-100A sur cette page). Cette pièce en verre à peine plus épaisse qu’une feuille de papier à cigarette était craquelée sur toute ou partie de sa surface… Si l’optique KSS-100A utilise la même diode laser que les blocs Philips CDM1 et CDM0, on ne peut malheureusement que regretter la plus grande complexité optique du système à 3 faisceaux Sony, rendant la pièce inutilisable dans ce cas précis. Les photos suivantes illustrent ce défaut :
(*) Mise à jour concernant le défaut récurrent de la lame quart d’onde (aussi appelée " lame à retard ") :
les nervures observées sont l’œuvre de moisissures.
Il s’agit du même phénomène que celui rencontré fréquemment sur le matériel optique tel qu’objectif photographique ou bloc optique CCD pour les caméras.
À propos de l’apparition de ces champignons sur le matériel optique :
ceux-ci apparaissent généralement sur du matériel ancien et / ou stocké en milieu humide, non pas sous forme de tâches ou d’opacification, mais sous forme de filaments ramifiés. Selon le type de surface contaminée, ce mycélium fongique peut être retiré par un nettoyage très méticuleux à l’aide d’ammoniac ou d’eau oxygénée selon ce que j’ai pu lire (d’autres méthodes existent, vérifier avant intervention).
La principale difficulté réside dans le fait que le champignon progresse également en profondeur et parvient à " graver " parfois de manière irrémédiable la surface attaquée, dont la restauration ne peut être envisagée que par un repolissage professionnel. Seul un nettoyage, dans un premier temps, peut permettre de constater une pénétration en profondeur.
Dans le cas de la lame quart d’onde du bloc optique du CDP-101, au vu de son extrême fragilité et vu que son épaisseur est sa caractéristique essentielle, une récupération est impossible, d’autant que la détérioration semble être à la fois surfacique et interne.
J’ai pu observer le même défaut sur le collimateur du bloc optique TAOHS-L à plusieurs reprises sur des lecteurs en panne en provenance du Japon notamment, ceci rendant ces appareils inutilisables, malgré une puissance laser émise dans les tolérances. Le développement de ces moisissures en milieu favorable est à l’origine de l’usure de nombreux blocs optiques de lecteurs CD " vintage ". Attention aux conditions de stockage de ces appareils !
Bloc optique KSS-100A - la lame à retard
Autre défaut bien connu : les touches du lecteur ne répondent plus. Cette panne fait fréquemment suite à un démontage de la façade. En cause, les nappes du clavier dont les pistes en peinture conductrice restent collées sur la languette plastifiée servant de renfort auxdites nappes. Avec le temps, ces deux languettes se désolidarisent de la partie plastifiée plus fine supportant les pistes, emportant les pistes avec elles. La première chose à faire pour éviter cette mauvaise surprise au démontage est d’écarter délicatement la face avant (en ôtant les 6 vis), et d’enrouler un adhésif fin autour des deux nappes afin d’empêcher la séparation ultérieure des deux couches. Cette opération doit suffire et permettre un démontage sans surprise.
Si le mal est fait, il faut dans un premier temps ôter les résidus de colle présent sur les pistes restantes à l’aide d’un produit type " décolle étiquettes " et refabriquer les pistes à l’aide d’une peinture conductrice à l’argent disponible chez les revendeurs de composants pour l’électronique. Si le clavier est définitivement HS, je peux fournir un clavier de remplacement réalisé par mes soins (voir cette page). Les photos suivantes illustrent ce défaut :
Voici une troisième opération : celle-ci est à effectuer impérativement après avoir retiré la graisse gluante des pièces mécaniques (voir articles précédents) :
Retirer la pièce intermédiaire (roue dentée, deuxième photo parmi les photos suivantes) de la mécanique permettant le déplacement du bloc optique afin de libérer le mouvement de l’optique.
Ensuite, remontrer le bloc optique sur le bâti en serrant les 4 vis bloquant les deux rails métalliques.
Vérifier que le bloc optique se déplace librement en penchant l’ensemble (bâti et optique) dans un sens et dans l’autre. Dans presque tous les cas, le bloc ne coulisse pas même si les pièces ont soigneusement été nettoyées, et son déplacement nécessite une assez forte traction manuelle.
Le fait de remonter le lecteur sans traiter ce problème provoquera la surchauffe des drivers (STK6922).
Dans le cas du remplacement des STK6922 (IC204 et IC304) par des modules comme ceux présentés en page 47, les dissipateurs des modules de remplacement de IC204 et IC304 chaufferont anormalement. De plus, des sauts de pistes aléatoires se produiront systématiquement.
Note : La documentation technique montre la procédure de calage des engrenages afin d’obtenir un déplacement fluide de l’optique. La manipulation proposée ici est moins complexe. Elle n’altère pas la réponse à la commande de tracking.
La solution consiste à éliminer la partie supérieure de la crémaillère fixée sur le bloc optique. Le bloc coulissera parfaitement sans jamais forcer, les drivers resteront tièdes et les sauts de piste disparaîtront. Les photos suivantes illustrent la manipulation :
Voici quelques photos prises pendant la réparation d’un Sanyo CP200 stocké depuis un long moment. Au programme (habituel), le remplacement des condensateurs électrolytiques aluminium, de la courroie et du circuit intégré STK6922 (ampli de puissance pour les actuateurs de tracking fin et focus) à l’origine du dysfonctionnement de l’appareil, et enfin un alignement électrique complet. Des photos de l’appareil remonté sont publiées sur la fiche du CP200.
Nettoyage de la mécanique et remplacement de la courroie
Le lecteur remonté sans sa face avant
Le bloc optique
Le lecteur vu de dessous
La photo ci-dessous montre le CP200 en compagnie du Sony CDP-101 :
Voici quelques photos de l’intérieur du Philips CD15, modèle présenté sur cette page.
On constate l’utilisation massive du plastique, et on distingue le circuit imprimé unique double-face majoritairement équipé de composants de surface. Parmi ceux-ci, on trouve un processeur de signal numérique Technics (MN6617, équipant entre autres le Technics SL-P1200), un ciruit PLL Technics (régénération de l’horloge bit), 2 microcontrôleurs 4 Bits Toshiba, une RAM Sony et un convertisseur numérique / analogique 16 Bits Burr-Brown (PCM55HP).
La mécanique CDM-2/P15 est accompagnée des deux habituels circuits intégrés TDA5708 et TDA5709 (amplificateur RF et processeur radial). L’assemblage de l’appareil est réalisé de manière plutôt rationnelle : 2 vis pour retirer la plaque inférieure et 4 ou 5 vis pour extraire l’ensemble circuit imprimé / mécanique à la manière du Philips CD100 (ici s’arrête la comparaison). Pour finir, la mécanique CDM2 est simplement clipsée sur la carte principale.
Les 3 photos suivantes montrent les deux premiers lecteurs CD commercialisés par la marque anglaise Nad, entre 1983 et 1985. Plus de détails sur les fiches des modèles 5200 et 5255.