Le SL-P1300 est une évolution du SL-P1200, mais beaucoup plus rare. Pour info, le SL-P1300 a été fabriqué jusqu’en 1993, et dispose d’une sortie numérique (coaxiale ou optique). Sa conception interne est assez différente du SL-P1200 (mécanique identique, électronique revue et corrigée).
Je connais un peu ce modèle pour en avoir remis en état quelques exemplaires (les miens, en fait) en m’aidant de la doc technique du SL-P1200B, plus proche techniquement du 1300 que du 1200. Cependant, ne disposant pas de la doc du 1300 (ce n’est pas faute d’avoir cherché depuis plusieurs années), la réparation est un peu plus délicate, surtout dans le cas d’une panne assez complexe comme celle décrite sur cette page.
Côté historique, et selon les dires du propriétaire, l’appareil a été acheté au Japon, en panne. L’état esthétique est superbe.
➔ Le symptôme annoncé est "pas de lecture CD".
Après un examen rapide, je constate que le lecteur a subi une tentative de réparation par son ancien propriétaire. Les soudures ont été refaites un peu partout sur la platine "digital" (dont les vis sont manquantes, tout comme celles de la mécanique de lecture...), des composants de protection ont été remplacés par des straps, la nappe du bloc optique insérée à l’envers ( !) etc.. bref, il y a eu bidouille, et malheureusement, les soudures ont été mal refaites puisqu’un circuit intégré (processeur décodeur EFM MN6622) présente un court circuit entre deux broches, suite à une "bavure" de soudure.
Il m’a fallu un peu de temps avant de remarquer ce défaut de soudure. Pour tout dire, j’ai d’abord procédé au remplacement du bloc optique (après avoir remis la nappe à l’endroit, et constaté que malgré la présence du laser, le disque n’effectuait qu’une très légère rotation avant de s’immobiliser) ; sans succès, bien évidemment.
La suite de la recherche de panne s’est donc faite avec un bloc optique de remplacement, provisoirement.
Ayant déjà eu à remplacer le circuit intégré MN6622 à une ou deux reprises (je ne me souviens pas bien), et au vu du court circuit sur ses pattes, j’ai décidé de ne pas approfondir d’avantage sans remplacer le composant.
Malheureusement, ce type de pièce n’est plus disponible depuis longtemps ; aussi, j’ai conseillé au propriétaire du lecteur de se mettre en quête d’un lecteur CD Technics donneur d’organes et plus "bas de gamme", afin de récupérer le CI.
Je lui ai fait parvenir quelques liens vers des petites annonces proposant un tel matériel, et son choix s’est arrêté sur un Technics SL-P770, modèle faisant partie de ceux (très peu nombreux) équipés du MN6622 (Le SL-P1200 embarque un MN6617, différent).
Quelques temps plus tard, j’ai reçu ce lecteur et me suis lancé dans l’opération de remplacement du composant :
Après un remontage express de la carte, le disque se met bien rotation, mais n’arrive pas à atteindre une vitesse suffisante pour la lecture de la TOC. Le signal RF est présent, mais "étiré".
J’en conclus que le MN6622 était bien hors service, mais qu’une autre panne se cache derrière. Après quelques mesures, je déduis assez rapidement que le fautif est probablement l’ampli RF (AN8370S). Je suis sûr du bloc optique précédemment remplacé.
Selon le même procédé, je remplace ce 8370S (souvent défaillant), et le lecteur redémarre.
De là à imaginer que la panne d’origine était bien l’ampli RF, et que le décodeur MN6622 a été mis en panne au cours de l’intervention du précédent propriétaire, il n’y a qu’un pas..
L’étape suivante consiste à remettre en place le bloc optique d’origine, à vérifier l’état des soudures, et à affiner les réglages électriques. Parallèlement, un nettoyage des différents éléments du lecteur est effectué, à commencer par l’afficheur et le film filtrant plaqué contre la glace. J’aime ce moment où l’afficheur retrouve toute sa brillance, et surtout le résultat bien visible après remontage.
Ensuite, je recharge les soudures aux endroits stratégiques, tels que sur les nappes soudées sur la platine située sous le capot supérieur du lecteur...
...puis je remplace le bloc optique. Pour ceux qui n’ont pas suivi, il s’agit de remettre et tester le bloc optique d’origine :
Vous noterez au passage que je n’ai pas pris soin de court-circuiter la nappe des blocs optiques pendant la manipulation. Cela impose impérativement de se mettre au potentiel de la terre avant et pendant le remplacement de la pièce (en touchant avec les doigts la prise de terre de votre branchement secteur), afin d’éviter les risques de décharges électrostatiques sur la diode laser.
Le bâti mécanique est fixé au moyen de 4 écrous, prenant appui sur 4 ressorts de couleurs différentes. Lors du démontage de cette mécanique (valable pour tous les lecteurs Technics qui en sont équipés), il faut veiller à respecter le positionnement de chaque ressort.
Les premiers essais avec le bloc d’origine sont positifs, malgré un défaut de gain sur l’ampli de focalisation (ça siffle assez fort). Une fois le réglage corrigé, la lecture est opérationnelle, mais je note une rapidité d’exécution des effets spéciaux et une précision légèrement moins bonnes qu’avec mon optique de test..
...de plus, les tests audio ne sont pas concluants, avec une distorsion assez importante sur une voie en sorties RCA.
Cliquez sur la flèche à droite pour lire la suite