En aout 1984, soit en même temps que le CD204 et quelques semaines après le CD104 , Philips présente son nouveau lecteur à vocation haut de gamme, le CD304, version large et embourgeoisée du CD104. Il s’agit du premier modèle de la firme hollandaise à proposer une télécommande par infrarouge de série. Ainsi, avec ces trois nouveaux lecteurs, Philips dispose d’une gamme équivalente à celle proposée par son concurrent Sony à la même période, gamme Sony qui comprend les modèles CDP-101, CDP-11S, CDP-501ES et CDP-701ES, lecteurs rapidement supplantés par les modèles de deuxième génération tels que le CDP-102 et le superbe CDP-502ES dès la fin de l’année 1984.
Bien que de technologie plus ancienne, le CD304 évoluera tranquillement aux côtés du CDP-502ES et ses multiples versions améliorées, et ce jusqu’en 1987 avec les versions CD304MK2 pour Philips et CDP-552 / 553ESD pour Sony.
Il faut dire que le CD304 n’a pas à rougir face au Sony CDP-502ES, certes plus accrocheur visuellement et techniquement au premier abord ; tous deux sont équipés de la même diode laser Sharp LT022 montée par les deux marques depuis les premiers modèles (excepté le CDP-701ES) sur les blocs CDM0 & CDM1 (Philips) et KSS-100A (Sony). Les deux modèles sont également équipés d’une mécanique de lecture sans courroie ni engrenages à tracking électromagnétique (linéaire pour le Sony, radial pour le Philips). Cependant, l’avantage va de toute évidence au Philips CD304 qui conserve la fabuleuse mécanique CDM1 équipant les lecteurs Philips de la série précédente : malgré des mouvements mécaniques plus longs que ceux du Sony (changement de morceau, recherche rapide), cette mécanique se montrera beaucoup plus fiable que celle du Sony grâce notamment à l’unité RaFoc et son incroyable longévité. Idem pour la mécanique de chargement du disque, plus lente que celle du Sony, mais moins capricieuse.
Philips s’offre même le luxe de conserver sur sa nouvelle gamme la technologie souvent décriée de la conversion numérique / analogique sur 14 bits après filtrage numérique (suréchantillonnage x4), face aux convertisseurs N/A 16 bits montés par Sony depuis l’avènement du format Compact Disc. Philips a réussi le tour de force de faire perdurer pendant 5 bonnes années les excellentes solutions techniques (mécaniques et électroniques) retenues dès 1982, alors que les concurrents essentiellement japonais se sont largement dispersés vers des solutions parfois trop complexes pour des machines globalement moins fiables sur le long terme. Bien entendu, le CD304 apporte son lot d’améliorations telles qu’un afficheur enfin digne de ce nom, une télécommande IR, une sortie audio à niveau réglable au moyen d’un potentiomètre situé sur le panneau arrière, une prise casque avec niveau de sortie ajustable, une possibilité de programmer une séquence de lecture, et des effets spéciaux nouveaux ou optimisés. La fiche du CD104 donne quelques précisions sur ce dernier point, ainsi que quelques détails au sujet du chipset équipant le CD304.
Un point fort de ce lecteur quasi parfait est son châssis en aluminium injecté, qui, associé à l’exceptionnelle section mécanique en zinc injecté (CDM1), contribue à faire de cette gamme la référence absolue en matière de lecteur CD ou tout au moins de lecteurs CD "vintage" pour de nombreux amateurs. Des photos de l’intérieur du CD304 sont visibles dans la rubrique "Atelier", à cette page.
À noter qu’il existe une version moins courante couleur "argent" du CD304. La version ultime du CD304 baptisée CD304MK2 sera commercialisée au deuxième semestre de 1986.
Philips CD304
Philips CD304 à l’atelier • Asservissement radial Philips • McIntosh MCD7000 • La technique du lecteur CD